

L'UIL lance une étude sur l‘alphabétisation dans la région du Sahel
En partenariat avec l'Agence française de développement (AFD), et avec son appui, l’UIL lance une étude sur l’analphabétisme et les stratégies d’alphabétisation dans les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et quelques Etats voisins (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée et Togo). L’analyse porte en particulier sur les jeunes et surtout les femmes qui continuent de constituer un public particulièrement défavorisé dans la zone sahélienne. Les efforts entrepris par ces pays en la matière correspondent à la cible 4.6 des Objectifs de développement durable (ODD) et s’inscrivent également dans le cadre de l’Agenda de l’Union africaine 2063 ; « ne laisser personne pour compte ».
Cette étude bénéficiera de la riche expérience de l’UIL dans le domaine de l’alphabétisation et du fruit de ses nombreux travaux sur la question à l’échelle internationale. Elle comprendra des investigations nouvelles sur le profil des publics concernés et leurs besoins, notamment les populations nomades. Par ailleurs l’analyse abordera de manière spécifique les zones transfrontalières, notamment les zones de conflits.
Le taux d’alphabétisme des jeunes (15-24 ans) de la région du Sahel s’élève à seulement 56,95 % contre 76,58 % en moyenne pour l’Afrique subsaharienne et à 91,67 % pour la moyenne mondiale. Les filles y sont considérablement sous-scolarisées, ce qui entraine un taux d’alphabétisme, pour les femmes dans leur ensemble, beaucoup plus faible que celui des hommes : 32,5 % contre 51 % (ISU, UNESCO).
Cette situation est par ailleurs aggravée par un ensemble de facteurs divers (sécuritaire, migratoire, démographique) qui pèsent considérablement sur le système éducatif en général de ces pays, et l’offre d’alphabétisation et d’éducation non formelle en particulier. La promotion d’une alphabétisation inclusive contribuera à répondre à ces défis, en concourant à la fois à contrôler la démographie, à générer un dividende démographique et à réduire les inégalités entre les genres.
Dans le contexte éducatif sahélien actuel, une approche innovante, intégrant acquisition de compétences de base et formation professionnelle, et associant les formes classiques de l’éducation des adultes à la pédagogie numérique, pourrait contribuer à réduire l’analphabétisme, à favoriser l’insertion économique des jeunes et l’autonomisation des femmes, à promouvoir la citoyenneté et à consolider le processus de paix. Réaliser un tel scénario suppose au préalable d’analyser précisément les besoins afin de concevoir et de mettre en œuvre des interventions efficaces, multisectorielles et durables dans une perspective d'apprentissage tout au long de la vie.